Les délibérations du Conseil de fabrique, dans les années d’après-guerre, disent toutes le grand délabrement dans lequel se trouvaient les vitraux. Faute de moyens, les années passèrent.
Une envie de changement souffla sur les années soixante et ce désir de renouveau toucha aussi l’Eglise qui, à la suite du concile de Vatican II (1962), modifia les usages des fidèles.
En avril 1964, « en vue du renouveau liturgique de l’époque, le Conseil de fabrique prévoit dans les grandes lignes des travaux de réadaptation à l’intérieur de l’église : vitraux, chemin de Croix, etc. ». Il demande à un membre de la commission d’art sacré de lui faire des suggestions et le 22 septembre, l’abbé Louis rend son verdict : « Vitraux très bons et à conserver derrière le maître-autel. Vitraux latéraux du chœur ainsi que saint Michel à supprimer, à remplacer par des figures géométriques. »
Né en Suisse, Pierre Chevalley a fait son apprentissage de peintre verrier à Fribourg avant d’étudier à l’Ecole Nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. Il est reconnu mondialement, tant pour ses peintures que pour ses tapisseries ou ses vitraux. En Lorraine, on lui a confié le remplacement des vitraux de l’église du XVIe siècle de Varangéville, détruits lors de la première guerre. Il est aussi intervenu dans de nombreuses localités, dont Rozérieulles où il a remplacé les vitraux de Maréchal, détruits au cours de la seconde guerre mondiale.
A Norroy, Pierre Chevalley s’est inspiré de la thématique héraldique chère à Michel Thiria dont les vitraux venaient d'être démontés et a repris, en leur donnant une touche contemporaine, les armoiries de quelques-uns des différents possesseurs de Norroy.
Les territoires de Norroy et de Plesnois dépendaient du comté, puis duché de Bar, ainsi que, plus tard, du duché de Lorraine, et ont relevé, à partir de 1461, de la prévôté de Briey, qui en administrait et percevait les taxes.
Cependant d’autres puissances en ont parfois partagé la seigneurerie. Ce fut le cas d’abbayes qui désiraient acquérir des propriétés dans des terres viticoles (l’appellation « Le Veneur », autrefois « Le Vinour »), évoque le vignoble.
C’est ainsi que la collégiale Saint-pierre de Liège, les abbayes Saint-Vanne de Verdun et Saint-Vincent de Metz devinrent successivement collateurs de la cure de Norroy et y perçurent les dîmes. L’abbaye de Saint-Pierremont, près de Briey, et l’abbaye du Justemont qui en dépendait, y eurent des droits, dont ceux de rendre les moyenne et basse justice.
Il y eut également comme seigneurs de Norroy et de Plesnois de riches bourgeois messins, lorsque les comtes et les ducs, à court d’argent, leur échangeaient des fiefs contre des espèces sonnantes et trébuchantes.
Parmi les nombreux patriciens messins devenus seigneurs de Norroy, Pierre Chevalley a choisi de ne conserver que Nicole Louve, mais un document, daté de 1935 et de la main de Michel Thiria, donne le dessin des « Armoiries des Seigneurs successifs du lieu » (liste non exhaustive):
Les autres fenêtres des bas-côtés sont ornées de motifs géométriques aux tons chauds, évoquant des fleurs en forme de marguerites ou de croix. Les fenêtres latérales du chœur laissent se dérouler de longs serpentins et celle qui se trouve au-dessus de la porte joue avec le bleu céleste.